Monday, March 31, 2014

Toyota: la plus forte amende de l’histoire automobile

Le constructeur japonais a admis avoir dissimulé l’ampleur des défauts de certains de ses véhicules dans les années 2000. Il va devoir verser 1,2 milliard de dollars aux autorités américaines.
«Toyota a choisi de mentir au public et aux autorités pour protéger son image de marque», a fustigé, ce mercredi, Eric Holder, le procureur général des Etats Unis, ce mercredi après la condamnation du constructeur a une amende record pour avoir dissimulé des défauts sur certains de ses véhicules impliqués dans des accidents mortels.
Dans l’après-midi du 28 août 2009, un homme appelle, paniqué, le “911” - les urgences aux Etats-Unis – pour expliquer qu’il roule à très vive allure sur une autoroute de San Diego et que son accélérateur apparaît bloqué. « Nous n’avons plus de freins. Nous approchons d’une intersection », crie-t-il avant que le fracas d’un accident ne soit entendu. Quelques minutes plus tard, les secours dégageront quatre cadavres de la carcasse de la berline Lexus. Et les services de police entameront une gigantesque enquête qui s’est conclue, ce mercredi, par la condamnation du constructeur Toyota à la plus lourde amende de l’histoire de l’automobile.
Le groupe japonais, qui a admis, après des années de dénégations, avoir sciemment minimisé l’ampleur des défauts constatés par ses propres équipes sur certains de ses véhicules (voir son exposé des faits ci-dessous), va payer 1,2 milliard de dollars aux autorités américaines. En acceptant ce règlement négocié, il compte progressivement mettre un terme aux poursuites lancées contre lui aux Etats-Unis par des personnes affirmant avoir été victimes d’accélération inopinées similaires. Dès 2010, l’administration de la sécurité des autoroutes américains (NHTSA) avait indiqué qu’au moins 5 personnes étaient décédées dans des accidents impliquant une accélération non contrôlée.
«Une attitude honteuse»
Au terme d’une procédure conduite par le FBI, les autorités américaines ont déterminé que le groupe japonais avait en fait réalisé, dès 2007, que la pédale d’accélérateur de plusieurs modèles pouvaient se retrouver coincée en position basse sous les tapis de sol du véhicule. Mais qu’il avait essayé de limiter ou de retarder les campagnes de rappel des véhicules concernés par ce défaut. « Toyota a choisi de mentir au public et aux autorités pour protéger son image de marque », a martelé, ce mercredi, Eric Holder, le procureur général des Etats Unis dans une charge violente contre le plus grand constructeur mondial. « L’attitude du groupe a été honteuse », a-t-il insisté.
Toyota avait finalement dû se résoudre à l’automne 2009 puis en 2010 à rappeler près de dix millions de voitures dans le monde pour notamment modifier certains tapis de sol. Cette campagne avait considérablement entaché la réputation du constructeur et l’avait plongé dans un cycle de crise – ensuite alimenté par le tremblement de terre au Japon et les inondations en Thaïlande - dont il n’était sorti qu’en 2012.