Les reflets de soleil dans les rues se posent sur ma feuille blanche.
Mon ami chinois me regarde dessiner et nous discutons sémiotique et finance …nous sommes devant la baie de Stanley sur l’île
de Hong-Kong …entre la montagne et la mer.
Nous sommes à la fin de l’année 2011 et l’année prochaine la Chine entre dans l’année du Dragon.
La financiarisation (un terme barbare) du monde se lève comme un mur continu et opaque entre la montagne et la mer. Peut-on
le démolir ?
NON, mais la tradition feng-shui qui est à la base de la conception architecturale à Hong Kong, nous apprend qu’il faut
pratiquer toujours une ouverture pour laisser passer le Dragon, dit mon ami chinois.
Depuis je me demande quelle est la «brique» qu’il faut retirer du mur de la financiarisation pour «laisser passer le Dragon»
… pour sauver le monde de la finance (!) de l’implosion.
Peut-être dé-financiariser le logement ?
La signification de l’abri
J’ai eu l’honneur et le privilège de travailler, sous la direction du génie de la sémiotique, Algirdas Julien Greimas. Le
titre de ma thèse que j’ai soutenue en 1985 «Le creux bâti…»
Référence directe à la signification de l’espace bâti, à l’architecture et au «séjour des formes» qui
constitue la substance de l’abri, du logement qui ne peut pas se résumer à une surface exprimée en m².
«Ainsi le constructeur enveloppe, non le vide, mais un certain séjour des formes, et,
travaillant sur l’espace, il le modèle, du dehors et du dedans, comme un sculpteur.»
(Henri Focillon, La vie des formes)
ImmoDurabilité est un concept temporel: l’inscription de la «chose immobilière» dans le temps, d’une manière durable.
Si l’on considère cette description comme une définition de la durabilité du bâti qui fonde l’action de transformation de l’espace, de sa consommation, nous pouvons construire un mécanisme révélateur des préoccupations permanentes de l’être social qui s’approprie la nature: la production des valeurs, de la signification.
Il semble évident que l’intérêt d’un tel point de vue sur «le monde des travaux publics et du bâtiment» est
prospectif et permettrait d’organiser, d’instrumenter une série d’indicateurs placée dans un présent élargi du projet et qui se mettrait à «clignoter» tout le long du processus de consommation de la ville, de la région, du monde et de l’univers tout entier.
Développement durable et qualité environnementale ne seraient que des sous-produits d’une pensée globale et visionnaire de la ville universelle, avec la mondialisation comme étape.
La structure actantielle de l’art de bâtir est universelle: «l’architecte» conçoit ce que «client» désire et «l’entrepreneur» peut construire.
Au niveau de la manifestation, cette simplicité élémentaire ne transparaît plus que dans les sociétés traditionnelles.
Dans notre société sur-codifiée, la «chose immobilière» est devenue, avant même son existence, un objet d’échange démultiplié qui passe «entre les mains» d’un nombre d’acteurs (intervenants) qui rendent son inscription dans le temps d’une manière durable, nécessaire, implicite, obligatoire même, mais très compliquée à décrire.
Tout logement est social
Le logement ça ne peut pas être une question de prix.
Le principe même de la mixité.